La Grande Guerre et l'émancipation des femmes

L'exposition « Mode & femmes 14-18 » qui se tient depuis le mois de février à la bibliothèque Fornay, à Paris, montre comment les femmes ont agi au sein de la société durant la Premmière Guerre mondiale.

Elles s'habillèrent en soldates pour soutenir le front. Elles abandonnèrent corset et longes robes pour travailler dans les usines d'armement. L'expostition « Mode & femmes 14-18 » fait tomber les clichés sur les femmes et la mode durant la Grande Guerre. À cette époque, l'industrie française du textile est la deuxième après celle des armes. « Il ne fallait pas que cette industrie périsse pendant la guerre. Toute l'économie française risquait de tomber », précises Maude Bass H¡Krueger, commissaire de l'exposition.

Une mode féminine « patriotique »

Les couturiers introduisent de nouvelles lignes telle la jupe tonneau ou «crinoline de guerre », changeant complètement la silhouette féminine. Si les usines de laine du nord de la France sont bombardées, celles du sud, spécialisées dans la soie, fonctionnent à plein régime. Il est typique de trouver dans les boutiques des chapeaux en forme de casque, de tricorne, des cocardes et des robes dinspiration militaire. Cette dimension patriotique des habits est une manière pour les femmes de montrer leur soutien au front.

Les hommes souturiers mobilisés, de nombreuses couturières tente de se faire un place dans le monde compétitif de la mode: La jeune Gabriel Coco Chanel inaugure deux boutiques à Deauville et Biarritz. Ce premier succès lui permettra d'ouvrir celle du 31 rue Cambon, à Paris.

La grève des « midinettes »

En 1917, vêtues de belles robes noires et d'élégants chapeaux, les ouvrières parisiennes de Chez Jenny descendent dans la rue pour demander une augmentation de salaire et le droit à la « semaine anglaise », ébauche du week-end actuel. Elles entraîne d'autres maisons de couture dans leur élan. Cette grève des « midinettes » est considérée comme l'un des premiers grands mouvements sociaux féminins, bénéficiant de la bienveillance des utorités qui céderont à leurs revendications.

Des femmes en tenues d'Hommes

Pour la prémiere fois, les femmes délaissent le corset et les longues robes pour remplacer leur mari dans despostes d'ouvrière, de factrice, de ramoneuse de cheminée, de conductrices de train, etc. Cette époque est considérée comme le début du combat pour l'émancipation des femmes. Il faudra attendre jusqu'à 1945 pour qu'elles acquièrent le droit de vote mais, comme le souligne Maude Bass Krueger, l'espoir pour les femmes d'obtenir les mêmes droits que les hommes est bel et bien né: « Ces femmes n'ont malheuresement pas pu conserver tous les doits acquis alors. Mais leur combat a inspiré la force de leurs filles et petites filles, qui par la suite, on réussi à changer les choses. »