L’exposition «Woman House – La maison selon elles », à la Monnaie de Paris, se propose de reconstruire le rapport des femmes avec l’espace domestique. La «maison», refuge ou prison, peut-elle devenir un espace de création ?
«Soyez créatives, refusez votre rôle! ». L’artiste Birgit Jürgenssen ouvre ainsi l’exposition «Woman House». Celle-ci reflète la complexité des points de vue de 39 artistes du monde entier, des années 1970 jusqu’aux jeunes générations. Ici, la femme est au centre d’une histoire dont elle était absente et victime. «Le symbole de l’enfermement devient celui de la construction de l’identité, l’intime devient politique, l’espace privé devient public et le corps se transforme en art. Nous voulons rétablir cette parité qui nous tient à cœur », Explique Lucia Pesapane, commissaire de l’exposition, qui s’inspire de celle de Miriam Schapiro et Judy Chicago organisée en 1972, dans une vielle maison hollywoodienne transformée en espace de création par 25 femmes artistes.
La femme et la maison à travers l’art
L’ambition se poursuit ici avec huit parties offrant des perspectives non seulement féministes (Desperate Housewives), mais aussi poétiques (Une chambre à soi), nostalgiques (Misons de Poupées), politiques (Mobile-Homes) ou créatrices (Femme maison). À «Woman House», une grande diversité de formes artistiques permet de s’exprimer et se réinventer. Sont rencontrés une femme-four, un jeu d’échecs ménager, des sculptures volumineuses, ou des autoportraits où le corps féminin se fond dans le décor domestique.
En résonance avec les débats actuels
La femme présentée ici est transformée et associée à un objet. «L’est-elle encore aujourd’hui ?» «Comment puis-je contribuer à changer cette situation en tant qu’artiste? ». Telles sont les interrogations de la nouvelle génération de c´créatrices exposées. Dans la partie «Mobile-Homes» est exploré un «vivre autrement» par les biais d’abris évoquant le nomadisme et l’exil, l’individu et le collectif. Une tante de camping destinée à «habiller» quatre personnes fait allusion aux réfugiés ; dans une hutte, la chaleur d’un individu réchauffe les autres ; une série de photos nous plonge dans une ville égyptienne menacée par des militaires ; sur des façades, des graffitis témoignent de l’attachement des femmes à leur chez-soi.
Dernière surprise : une magnifique salle de marbre et d’or, parée de fresques, entoure une géante araignée aux longues pattes. Pour Lucia Pesapane «… elle représente cette ambiguïté de la question posée tout au long de l’exposition : la maison est-elle une menace ou bien est-elle un lieu où l’araignée tisseuse peut créer et protéger ceux qui sont entre ses pattes? ».
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